Par Dr. Kanaté Dahouda Soumahoro. PhD. Professeur titulaire d’université, Geneva, New York, USA.
Excellence Monsieur l’Ambassadeur,
Monsieur le Consul Général,
Chers autorités politiques et institutionnelles,
Distingués Invités,
Mesdames et Messieurs,
Chers Compatriotes ivoiriens,
Chers frères et sœurs, amis de la Cote d’Ivoire,
C’est pour moi un immense honneur de prendre la parole en cette circonstance solennelle, à l’occasion de la cérémonie de dédicace de l’ouvrage collectif intitulé : « Alassane Ouattara, l’Artisan du Renouveau Ivoirien ». À travers cette publication, nous saluons non seulement l’empreinte d’un leadership transformationnel, mais aussi la clairvoyance stratégique d’un homme d’État dont la trajectoire singulière suscite admiration et respect. Organisée à l’initiative de l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire aux États-Unis — que je tiens à remercier et saluer ici avec déférence — la cérémonie solennelle de ce jour nous convie à explorer ce thème central : Alassane Ouattara, réussir au cœur de l’orage : défis et résultats d’une gouvernance. Cette thématique met en lumière les défis initiaux d’une gouvernance confrontée à l’adversité, la complexité des tensions idéologiques, la rigueur des décisions à assumer, mais aussi — et surtout — la claire vision d’une politique menée avec constance et détermination.
À l’entame de notre conférence inaugurale, il convient de souligner d’emblée que gouverner en Afrique – et plus particulièrement en Côte d’Ivoire – dans le sillage d’une crise post-électorale d’une rare intensité, constitue un exercice de haute responsabilité, qui dépasse la seule volonté politique. Un tel contexte exige une gouvernance fondée sur la rigueur méthodologique, le courage dans les prises de décision, ainsi qu’une patience stratégique que seul le recul de l’histoire permet d’apprécier pleinement. Lorsque le Président Alassane Ouattara prend les rênes de la Côte d’Ivoire en 2011, le pays émerge d’une décennie de fractures politiques, de tensions sociales et d’une crise post-électorale aux conséquences dramatiques. Les images de villes divisées, d’infrastructures détruites et de populations déplacées ont marqué les consciences, comme en témoignent ces propos du Président de la République : « Malheureusement, au sortir de la grave crise post-électorale que nous avons connue, nous avons trouvé un pays en lambeaux, un tissu social déchiré, une situation sécuritaire précaire, une administration en déliquescence et des infrastructures totalement dégradées. Nous avons dû alors parer à ces urgences de remise en état de notre pays ».
Dans le paysage de désolation, le nouveau Président aurait pu céder aux sirènes de la revanche, de la rancune ou du ressentiment. Mais son choix fut autre : celui du pardon et du redressement national. La grandeur d’un homme d’État se mesure à sa capacité à transcender les horreurs du passé pour imaginer une société nouvelle. C’est là l’un des traits distinctifs de la démarche du Président Ouattara. Fidèle à son idéal républicain, il engagea, dès les premières années de son mandat, des réformes structurelles majeures : modernisation de l’administration publique, assainissement des finances, relance des investissements publics et privés, diversification économique. Ces réformes, portées par une croissance soutenue, ont permis de repositionner la Côte d’Ivoire parmi les économies les plus dynamiques du continent. L’histoire nous enseigne que les grandes figures politiques sont celles qui parviennent à inscrire leur action dans le temps long. En ce sens, le Président Ouattara a su concilier les exigences du court terme avec la nécessité d’un projet d’avenir. Le développement, dans sa vision, n’est ni un luxe, ni une promesse abstraite. C’est un droit fondamental, et sa réalisation passe par une gouvernance sobre, efficace et structurée. Sa philosophie du pouvoir s’inscrit également dans une dynamique régionale et internationale. L’ouverture au monde entier, les partenariats stratégiques avec des pays comme les États-Unis, la Chine, le Maroc, l’Arabie Saoudite, l’Inde ou encore les membres de l’Union européenne, sans oublier les institutions telles que le FMI, la Banque mondiale et la BAD, témoignent d’une volonté affirmée d’inscrire la Côte d’Ivoire dans les réseaux globaux du progrès et de la solidarité internationale.
Pourtant, les réussites du PRADO ne sont pas sans critiques ni résistances, surtout de la part de l’opposition et de certains membres de la société civile. Dans le contexte d’une démocratie vivante, ces critiques et résistances sont non seulement inévitables, mais essentielles à la consolidation du débat public, si bien entendu, elles ne sont pas proférées ou menées avec le sombre dessein de compromettre l’ascension de la République vers de meilleurs lendemains. Pour sa part, le Président Alassane Ouattara demeure profondément convaincu que la démocratie est une œuvre en perpétuelle construction, que le progrès économique se gagne au prix d’un engagement quotidien, et que la paix repose sur un équilibre délicat qu’il faut toujours penser à préserver, en toute responsabilité, au nom de l’idéal républicain. Comme l’enseigne le sociologue Max Weber dans sa réflexion sur l’éthique de la responsabilité, le véritable homme d’État est celui qui, tout en assumant le poids des réalités, ne cesse de projeter l’action publique vers l’idéal. Le Président Ouattara, dans cette perspective, incarne cette capacité à inscrire la gouvernance dans les « idéaux et les vertus du temps long », en conciliant efficacité et légitimité, résilience et pragmatisme. Dans la conscience populaire, la figure du Président s’est dorénavant imposée comme celle d’un architecte émérite, bâtisseur infatigable de grands travaux qui sont désormais des symboles de notre gloire nationale. Mais cette image du Président bâtisseur, on l’aura compris, ne représente en fait que l’une des facettes de la prééminence du Chef de l’Etat. Qui est aussi un humaniste, entendu dans le sens strict que ses interventions sociales sont fondamentalement subordonnées à l’ordre du bien commun ; un bien que sa gouvernance politique cherche constamment à fructifier dans la quête absolue d’une croissance inclusive.
C’est au nom de ces exigences éthiques que l’on peut voir dans le « Pradoïsme » l’expression authentique d’un humanisme en acte. Cette doctrine politique, à la fois réaliste dans son diagnostic des besoins sociaux et idéaliste dans ses finalités, incarne chez le Président une volonté ferme de créer les conditions d’un développement centré sur la dignité humaine. Le « Pradoïsme » s’incarne dans une gouvernance attentive aux réalités du quotidien, en plaçant au cœur de l’action publique des priorités telles que l’accès à la santé, à l’éducation, à l’eau potable, à l’électricité, à la sécurité, la protection des plus vulnérables, la revalorisation des salaires, la scolarisation de la jeune fille, et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et des femmes. Ainsi se dessine une politique publique guidée par une éthique exigeante des biens communs, qui deviennent, sous la gouvernance du Prado, des vecteurs de dignité, des leviers d’émancipation, et des instruments de justice sociale.
Mesdames et Messieurs,
Ce que nous célébrons en cette cérémonie solennelle, c’est bien plus qu’un parcours politique : c’est la grandeur d’un homme qui, tout en incarnant la fonction présidentielle avec dignité, a su éviter les enfermements dogmatiques du pouvoir, pour faire de sa gouvernance un véritable acte de service. Dans les limites de sa condition humaine, faite de forces et d’imperfections, le Président Alassane Ouattara a su, avec une lucidité remarquable, saisir les blessures profondes de la Nation, affronter avec détermination les épreuves de l’histoire, et répondre avec clarté, vision et constance aux aspirations légitimes du peuple ivoirien. C’est à ce titre qu’il mérite pleinement l’hommage qui lui est rendu aujourd’hui : celui d’un homme d’État dont la gouvernance a su conjuguer performance, réalisme et sens élevé des responsabilités. Par son engagement, il a su transcender les vicissitudes du passé et inscrire la Côte d’Ivoire sur les chemins de la stabilité, du progrès et de l’espérance.
L’ouvrage collectif « Alassane Ouattara, l’Artisan du renouveau Ivoirien » porte témoignage de la trajectoire singulière de cet Grand Homme d’Etat. Réunis au sein de la « Cellule de Réflexion et d’Écriture Militante », les auteurs de ce livre méritent d’être chaleureusement félicités pour la qualité remarquable de leurs contributions, qui allient rigueur intellectuelle, engagement et profondeur d’analyse au service des actions de développement du Président de la République.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite une belle cérémonie de dédicace du livre sur le Président « Alassane Ouattara, l’Artisan du renouveau Ivoirien ».
