
Samedi 12 juillet, à Yopougon, il a officiellement « mis en mission » 32 « ambassadeurs de la paix » lors d’une cérémonie rassemblant de nombreux habitants, notamment des ressortissants de la région du Bafing.
Conscient des inquiétudes grandissantes, le député a d’abord reconnu sans détour la « crainte qui existe dans le cœur des Ivoiriens ». Selon lui, ces peurs sont entretenues par « certaines prophéties de pasteurs et d’imams, des propos alarmistes relayés dans les médias et sur les réseaux sociaux, souvent manipulés avec aisance », a-t-il dénoncé. Face à cette atmosphère anxiogène, Sako Mamadou estime qu’il est temps pour les élus de jouer pleinement leur rôle de représentants du peuple en s’engageant pour la paix.
« Depuis un moment, les Ivoiriens ont peur. Tout le monde a peur. C'est le moment pour nous, députés de la nation, de jouer notre rôle de parlementaires, parce que nous représentons les populations de toute la Côte d’Ivoire », a-t-il martelé.
La mission confiée à ces 32 « messagers » est claire : parcourir le territoire national pour sensibiliser les populations à la paix, à la tolérance, à la stabilité et à la non-violence. Sako Mamadou, déjà connu pour ses engagements dans la médiation de conflits locaux, entend ainsi multiplier les initiatives pour prévenir tout dérapage à l’approche du scrutin.
Pour l’élu, investi pour la première fois en 2016 avec plus de 52 % des voix, il est urgent de rassurer les populations et de les exhorter à surmonter leurs peurs : « Dieu a sa main sur la Côte d’Ivoire », a-t-il affirmé, tout en rappelant le contexte régional marqué par la menace djihadiste dans les pays voisins. « N'oubliez pas qu'il y a des Djihadistes autour de nous. Ils sont au Burkina Faso, au Niger, au Mali. Je vous ai dit qu'on nous a mis en mission au sein de la CEDEAO et je suis en train d'accomplir ma mission. »
Le député a également lancé un appel solennel aux formations politiques ivoiriennes pour qu’elles privilégient la voie du dialogue, rappelant que personne ne souhaite « diriger un pays en ruine ». Il a souligné que des efforts étaient déjà en cours au niveau régional grâce à la CEDEAO pour initier un dialogue inclusif.
Avant de clore la cérémonie, Sako Mamadou a encouragé ses « ambassadeurs » et tous les participants à devenir eux-mêmes des semeurs de paix : « Vous, à votre tour, allez-y semer la graine de la paix dans le cœur des Ivoiriens. Dès cet instant, vous devenez chacun à son niveau ambassadeur de la paix. Préservons nos acquis. »
En prenant son « bâton de pèlerin », le député de Touba espère ainsi contribuer à décrisper le climat politique et social, et à consolider la paix avant un rendez-vous électoral toujours sensible dans le pays.