
À trois mois de la présidentielle ivoirienne, et alors qu’il poursuit ses activités en France, le candidat du parti historique a vivement réagi à la comparaison récurrente entre son parcours et celui de l’actuel chef de l’État, Alassane Ouattara.
« C’est de l’ignorance pure », a-t-il lancé, lorsque le journaliste lui a fait remarquer que certains observateurs jugent son parcours similaire à celui de son rival. « Est-ce que vous savez ce que c’est le Fortune 500 ? On n’entre pas dans ce club-là facilement. J’ai été 11 ans patron du Fortune 500 », a-t-il martelé.
Opposant une vision managériale du leadership à celle d’un haut fonctionnaire international, Tidjane Thiam a établi une ligne claire entre lui et le président ivoirien. « Il est un fonctionnaire du FMI. Moi, je dirigeais des sociétés avec un total de bilan de 1 300 milliards de dollars. En Indonésie, j’avais 220 000 employés. »
Et d’ajouter avec insistance : « Ce n’est pas comparable. Ce n’est pas la même planète. Un fonctionnaire du FMI gagne 400 000 dollars par an. Un CEO de Fortune 500 gagne 10 millions. Ce sont des rôles totalement différents. »
Interrogé sur ce qu’il apporterait de différent à la Côte d’Ivoire, l’ancien patron de Crédit Suisse n’a pas hésité à exposer un pan de sa vision. C'est-à-dire sur la création d’emplois et l’investissement privé. « Je suis un homme du privé. Je sais comment on investit, je sais comment on dirige une entreprise. »
En clair, Tidjane Thiam veut incarner une nouvelle offre politique, tournée vers la performance économique, le management de haut niveau et l’efficacité entrepreneuriale. Si son ton ferme a et continue de susciter de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, il a aussi imposé une rupture de style dans le débat politique ivoirien.
À noter que cette sortie médiatique s’inscrit dans une série d’interventions destinées à préparer l’opinion avant la grande marche de l’opposition annoncée pour le 2 août prochain, avec à ses côtés, le PPA-CI probablement.