Politique

Manifestation à Yopougon : Le Procureur de la République promet des sanctions contre les propos haineux

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La commune de Yopougon, plus grande de Côte d’Ivoire, a enregistré, samedi 9 août 2025 une impressionnante marche organisée par le Front commun, une alliance regroupant le PDCI-RDA et le PPA-CI, deux poids lourds de l’opposition.

Des milliers de militants ont défilé pour marquer leur opposition à un éventuel nouveau mandat du président Alassane Ouattara.

Si la mobilisation a été massive et pacifique sur le plan logistique, elle a cependant été assombrie par des dérapages verbaux qui alimentent aujourd’hui la polémique.

Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent certains participants proférant des insultes et slogans qualifiés de « racistes, xénophobes et haineux » par le Procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, Koné Braman Oumar. Des termes tels que « Mossi » ou « étranger » ont été entendus, visant des communautés précises, ce qui, selon le Parquet, constitue une atteinte grave à la cohésion sociale et à la paix publique.

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Invité, dimanche 10 août, sur le plateau de NCI360 animé par Ali Diarrassouba, le Procureur a rappelé les dispositions de l’article 19 de la Constitution de 2016, garantissant la liberté d’expression mais sous réserve du respect de la loi.

« Lorsque vous tenez des propos haineux, diffamatoires ou xénophobes, cela ne doit pas porter atteinte à la sécurité nationale ni à l’ordre public », a-t-il précisé.

Pour Koné Braman Oumar, l’argument de la liberté d’expression ne saurait servir de bouclier à la propagation de messages de division : « Il est temps de siffler la fin de la récréation. Le Parquet ne peut pas rester muet face à ces dérives langagières qui fragilisent la cohésion sociale. »

Des sanctions annoncées

Le chef du Parquet a promis que toutes les personnes identifiées sur ces vidéos seront activement recherchées, interpellées, traduites devant la justice et sanctionnées conformément au code pénal. L’objectif, a-t-il affirmé, n’est pas seulement répressif mais aussi préventif : « Le rôle du Procureur n’est pas uniquement de poursuivre et condamner, mais aussi d’éduquer, informer et sensibiliser. »

Cette marche intervient dans un climat politique chargé à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Les tensions entre majorité et opposition s’exacerbent, et la question du vivre-ensemble reste au cœur des préoccupations nationales. Les propos incriminés rappellent de douloureux souvenirs liés aux divisions identitaires qui ont marqué l’histoire récente du pays.

Le Procureur a insisté sur l’urgence de mettre fin à ces « dérives langagières » qui, selon lui, minent le tissu social et risquent d’entraîner des conséquences irréversibles. En se montrant ferme, il entend envoyer un message clair : la liberté d’expression ne peut être un prétexte à la haine.

 

 

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