
Dans une interview qu'elle a accordée aux médias français Rfi et France 24, l’ex-Première dame et candidate à la présidentielle du 25 octobre prochain, prend clairement ses distances avec son ex-époux, Laurent Gbagbo et tous ceux qui, comme lui, appellent à la bagarre à l’approche de ce scrutin. « Je n’appelle pas à manifester dans la rue, mais à voter massivement et à contrôler, dans chaque bureau, que les résultats reflètent la vérité des urnes », tranchet-elle, se démarquant ainsi de Gbagbo et des faucons de l’opposition qui agitent le spectre de l’affrontement hors des urnes. Une attitude qui jure avec l’image que l’ancien chef de l’État et ses partisans donnent de lui ; lui qui est souvent présenté comme étant « l’enfant des élections ».
Depuis quelque temps, en effet, le parti de Laurent Gbagbo, le PPA-CI, menace de perturber la prochaine présidentielle, si celui-ci et son allié du PDCI ne sont pas admis à y prendre part. Des menaces qui se font de plus en plus insistantes depuis que le Conseil constitutionnel a déclaré inéligibles l’ancien chef de l’État et son binôme du Front commun, Tidjane Thiam. Il ne se passe pas une journée sans que ces revanchards n’ameutent une frange de la population avec pour objectif de semer la psychose, à un mois de la prochaine présidentielle. Une pression psychologique que ne semble pas partager l’ex-Première dame. Elle dit vouloir « des élections apaisées ». Mieux, elle dit « espér(er) de tout cœur » qu’il n’y aura pas de violences à l’occasion du processus électoral censé conduire à la tenue du scrutin présidentiel. Afin d’éviter d’en arriver là, elle appelle les chantres de la bagarre à se ressaisir. « Que ceux qui ont des ressentiments sachent se retenir », interpelle-t-elle ses compagnons de l’opposition.
Et d’ajouter : « …que chacun sache raison garder ». Par ces appels au calme, Simone Gbagbo n’est visiblement pas sur la même longueur d’onde que son ex-époux ; lui qui est plutôt favorable à la perturbation du processus électoral. « Je m’appelle Laurent Gbagbo. Je ne sais pas s’ils sont au courant », claironnait le leader du PPACI, lors d’une récente sortie publique. Une façon de prévenir qu’il n’entend pas se plier aux décisions de justice ayant conduit à sa radiation de la liste électorale et par la suite au rejet de sa candidature à la présidentielle, par le Conseil constitutionnel. Une institution dont son exépouse, Simone, applaudit plutôt l’arrêt du 8 septembre 2025. « J’ai salué le travail du Conseil parce que, pour une fois, il a donné publiquement les critères de ses décisions », persiste-t-elle, désavouant ainsi les partisans des recalés qui restent vent debout contre cette institution judiciaire. Au total, Simone Gbagbo ne regarde plus dans la même direction que son ex-époux Laurent.