Le ministère de la Santé a officiellement déclaré, le 4 septembre, la 16ᵉ épidémie d’Ebola dans le pays, confirmée par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB). Cette fois, c’est la souche Zaïre, l’une des plus virulentes qui est en cause.
Des foyers identifiés, une souche redoutée
Les localités de Bulape et de Mweka, situées dans le nord du Kasaï, sont les plus touchées. Les premiers cas ont présenté les symptômes classiques de la fièvre hémorragique : fièvre intense, vomissements, diarrhées et saignements. Lors d’une conférence de presse, le ministre de la Santé a dressé un premier bilan :« À ce jour, le bilan provisoire fait état de 28 cas suspects et de 16 décès, dont 4 agents de santé. Le taux de létalité, estimé à 57 %, illustre la gravité de la situation. Je précise toutefois que ces chiffres sont provisoires, car les investigations se poursuivent et d’autres confirmations biologiques viendront affiner le tableau. »
Une riposte urgente mais un avenir incertain
Face à l’urgence, les autorités congolaises ont mobilisé une équipe nationale d’intervention rapide, épaulée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Des épidémiologistes, des experts en laboratoire et des spécialistes du contrôle des infections ont été déployés. L’OMS a également acheminé deux tonnes de matériel, dont des équipements de protection individuelle et un laboratoire mobile. Le Dr Mohamed Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, a souligné :« Nous agissons avec détermination pour stopper rapidement la propagation du virus et protéger les communautés », avant d’ajouter : « En misant sur l’expertise de longue date du pays dans la lutte contre les épidémies virales, nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités sanitaires afin de renforcer rapidement les mesures de riposte et de mettre fin à l’épidémie au plus vite. » Cependant, l’organisation prévient : « Le nombre de cas devrait augmenter. »
Des vaccins en réserve, une course contre la montre
Kinshasa dispose déjà d’un stock de traitements et de plus de 2 000 doses de vaccins efficaces, destinés en priorité aux cas contacts et aux soignants. La dernière épidémie dans le Kasaï remonte à 2007–2008, mais le pays n’a jamais cessé de lutter contre ce fléau depuis les premiers cas apparus en 1976, alors que la RDC s’appelait encore Zaïre.
Un lourd passé épidémique
Entre 2018 et 2020, Ebola avait déjà frappé durement la RDC, causant près de 2 300 décès sur 3 500 cas. Aujourd’hui, la résurgence du virus dans une région jusque-là épargnée depuis plus d’une décennie rappelle à quel point la vigilance reste de mise.
