
Ci-dessous, Lavenir.ci vous propose l’intégralité de cette déclaration.
Nous, la Plate-Forme pour l’Engagement Citoyen de Côte d’Ivoire (PEC-CI), qui regroupe 37 Organisations, Associations, ONG et Mouvements de la Société Civile Ivoirienne et qui est représentée ici par son PCA, M. EBRIN YAO REMI, et la FIDHOP : la Fondation Internationale pour l’observation et la surveillance des Droits de l’Homme et de la vie Pacifique, représentée par son Fondateur et Président, Dr BOGA SAKO GERVAIS,
Constatons avec regret, que devant les initiatives louables de Leaders de la Société civile, ainsi que de l’opposition politique ivoirienne, de saisir les institutions internationales, notamment l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Union Européenne (UE), entendons le Gouvernement ivoirien dire par la voix de son Porte-parole, que la Côte d’Ivoire reste au final « un pays souverain » ; une façon de dire clairement aux ivoiriens, que quelque soient les résolutions qui seraient prises par l’ONU ou de toutes instances internationales relatives aux différentes saisines sur le processus électoral en cours en Côte d’Ivoire, le Gouvernement actuel ne l’appliquerait jamais.
Pour preuve, les Arrêts de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du mois de septembre 2020, qui demandaient expressément de réintroduire les noms de Monsieur Laurent GBAGBO et Monsieur SORO Guillaume sur la liste électorale dans le cadre des présidentielles de 2020, n’ont jamais été exécutés et rien n’y fit. Nous rappelons que l’article 87 de la Constitution ivoirienne fait obligation à l’Etat de Côte d’Ivoire de respecter ses engagements signés (Traités ou Accords) régulièrement ratifiés, ont dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois.
La PEC-CI et la FIDHOP, tiennent à rappeler que :
En prenant les armes en septembre 2002 contre la République, les rebelles ont dit qu’il s’agissait de permettre à tout le monde, essentiellement à M. Alassane Ouattara d’être candidat à l’élection présidentielle ; Alors qu’il ne pouvait aucunement candidater en vertu de la Constitution ivoirienne.
Ainsi, pour trouver une solution à cette situation de rébellion armée, qui a entrainé la division de la Côte d’Ivoire en deux, et qui risquait de faire basculer le pays dans une guerre civile, le Président Laurent GBAGBO a accepté toutes les médiations que l’Afrique et le monde lui proposaient :
1/La Signature du Cessez-le-feu avec les rebelles le 17 Octobre 2002 à Accra, sous l’égide de la CEDEAO,
2/ La Signature de l’Accord de Linas Marcoussis, en France le 26 Janvier 2003 ;
3/ La Signature le 4 Juillet 2003 d’Accra 2 ;
4/ L’Exécution de la Résolution 1528 des Nations Unies, qui a mis en place la mission de paix de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), avec un effectif de plus de 7800 Casques bleus ;
5/ La Signature le 30 Juillet 2004, des Accords d’Accra 3, qui fixaient un nouvel échéancier pour l'application des Accords de Marcoussis, notamment pour le désarmement des ex-rebelles et des milices, et pour les opérations d'identification des Ivoiriens ;
6/ La Signature le 6 Avril 2005, des premiers Accords de Pretoria, suite à la médiation du Président sud-africain THABO MBEKI, pour solutionner le problème de l'éligibilité de l'opposant d’alors, Alassane OUATTARA : Et le principe de son éligibilité sera acquis le 13 avril 2005 et le Président Laurent GBAGBO en acceptera le 26 avril 2005.
Mesdames et Messieurs les journalistes, Voici en résumé le parcours fastidieux, avec tout ce que cela a coûté aux Ivoiriens en termes de souffrances physiques, morale et surtout économique, pour que M. Alassane Ouattara soit candidat en Côte d’Ivoire, afin que nous ayons un peu de Paix. Nous avons jugé utile de faire tous ces rappels de mémoires devant la presse Nationale et Internationale, afin que les tenants du pouvoir et leurs militants, qui passent leur temps à longueur de journée à nous parler de la souveraineté de la Côte d’Ivoire, sachent que tous les ivoiriens savent les différentes voies de recours qui ont été exploitées par le passé afin que le candidat d’alors, Monsieur Alassane Ouattara soit éligible en Côte d’Ivoire.
Considérant que c’est essentiellement grâce à la Communauté internationale, notamment l’ONU, l’UE et surtout l’implication direct de la France à tous les niveaux, que M. Alassane Ouattara, a pu effectivement accéder au pouvoir d’État dès le 11 Avril 2011, alors nous ne comprenons pas aujourd’hui le refus catégorique de son parti au pouvoir (le RHDP) de Dialoguer avec son opposition pour avoir des élections inclusives, apaisées et acceptables par tous, pour mettre fin à cette série de crises électorales à répétions que connais la Côte d’Ivoire ces 20 dernières années.
Nous, la PEC-CI et la FIDHOP, interpelons vivement le Président français, M. Emmanuel Macron, qui avait soutenu en 2020 le Chef de l’État sortant Monsieur Alassane Ouattara, à une violation flagrante de notre Constitution en disant qu’il s’agissait « d’un cas de force majeure après la perte de son dauphin le Premier Ministre Amadou Gon », que le 4ème mandat illégale et anti-constitutionnel qui se prépare à l’horizon, ne passera pas en Côte d’Ivoire en cette année 2025. Aussi, interpellons-nous Monsieur Jean Christophe Belliard, actuelle Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire qui semble avoir un parti pris en faveur du pouvoir d’Abidjan, de se préoccuper avec nous des sérieuses menaces qui planent à nouveau sur la Paix et la Stabilité, car tous les signaux sont au rouge.
Les ivoiriens n’accepteront plus jamais des élections taillées sur mesure et imposées par une Commission Electorale dite indépendante (CEI), qui en réalité ne l’a jamais été au regard de son accointance avec le Parti au pouvoir (le RHDP), pour entrainer la Côte d’Ivoire dans de graves crises pré et post-électorales comme celle de 2010 et de 2020 avec ses milliers de morts.
Au regard de tous les sacrifices consentis par les Ivoiriens avec cette rébellion barbare qui nous a été imposée, qui a fait des milliers de morts innocents, alors nous ne comprenions pas pourquoi le Président Alassane Ouattara n’en ferait pas autant aujourd’hui pour préserver la Cohésion Nationale et cette denrée rare qu’est la Paix que toutes nos populations ivoiriennes recherchent. Pourquoi le Gouvernement offre un bras de fer avec la classe politique de l’opposition pour entrainer la Côte d’Ivoire dans une autre crise électorale, alors qu’un simple Dialogue entre Leaders responsables peut éviter le pire à notre pays ?
C’est pourquoi, Nous, la PEC-CI et la FIDHOP, en appelons encore au sens élevé et à la sagesse du Président de la République Alassane Ouattara, d’accepter notre proposition et celle de l’opposition d’organiser sans délai un Dialogue inclusif pour trouver des compromis et un consensus aux problèmes cruciaux qui minent le processus électoral avant toute organisation d’élections.
Comme le disait un éminent juriste ivoirien et je cite : « La paix véritable ne peut fleurit sur une exclusion programmée, une Nation forte se construit par la diversité de ses voix et non par le silence imposé aux autres ». Malheureusement, nous constatons aujourd’hui avec beaucoup d’amertumes une exclusion sans précédent des adversaires politiques gênants, et on se cache derrière une justice aux ordres pour faire taire le peuple souverain de Côte d’Ivoire à travers les intimidations.
Pour terminer nous, la PEC-CI et la FIDHOP, lançons un appel pressant à toutes nos populations ivoiriennes et plus particulièrement à toutes les composantes de la société civile ivoirienne (Associations, ONG et Mouvements) que nous présidons sur toute l’étendue du territoire National et à l’international. L’heure de la mobilisation de toutes les forces vives épris de Paix a sonné pour sauver notre démocratie qui est à dure épreuve. Nous avons tous le devoir devant l’histoire de faire échec à tous ceux qui se prépareraient dans l’ombre à faire un hold-up électoral en cette année 2025, qui comptent sur la violence, le braquage des urnes, les intimidations, la fraude à grande échelle ou sur les armes pour se proclamer vainqueur. Nous estimons que cette élection présidentielle de 2025 doit être la plus démocratique et transparente de l’histoire pour mettre fin à toutes ces années de crises.
Fait à Abidjan, le lundi 9 Juin 2025
POUR LA PEC-CI : POUR LA FIDHOP :
Le PCA EBRIN YAO REMI Le Président Dr BOGA SAKO GERVAIS