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Après la radiation de Thiam : Ces blocs qui se forment au PDCI-RDA

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Après la radiation de son président de la liste électorale, le PDCI-RDA traverse une zone de forte turbulence. Entre adeptes d’un plan B, radicaux proches de Thiam et cadres bédiéistes, plusieurs blocs sont en formation au sein du vieux parti.

Après la décision de justice relative à la radiation de la liste électorale du président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, des blocs se forment au sein du vieux parti. Ces factions illustrent la profonde agitation qui secoue actuellement le parti fondé par feu le président Félix Houphouët-Boigny. Selon des sources proches du secrétariat exécutif, six grands camps se sont constitués : d’un côté, celui dirigé par Tidjane Thiam, lui-même, et de l’autre, cinq factions incarnées par des cadres historiques du parti. Ces dernières ont un dénominateur commun : Être tous issus de l’héritage de feu Henri Konan Bédié, avantdernier président du PDCIRDA.

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La situation actuelle apparaît comme un affrontement entre les thiamistes et l’aile conservatrice, incarnée par les bédiéistes. Ces derniers considèrent les premiers comme des profite-situationnistes. « Les bédiéistes ont laissé faire, espérant que la situation allait s’améliorer. Or, ils réalisent que le parti est en train de connaître une chute vertigineuse, susceptible de lui être fatale. Il est vrai que ce qui arrive au président est regrettable, mais le parti fondateur de la Côte d’Ivoire moderne ne peut se mettre dans une inertie totale. Après le coup d’État de 1999, quand le président Bédié a été contraint à l’exil, on pouvait faire le choix de rester dans l’inertie, mais le parti a bougé. Il nous faut impérativement trouver une réponse à la situation que traverse le parti », a confié un cadre du parti.

Les blocs bédiéistes : Reprendre le flambeau et renaître comme le sphinx

clarations ont été prononcées, notamment sur la nécessité pour le PDCIRDA de concevoir une solution alternative, à l’image de la sortie de la coordination des cadres du parti, menée par Claude Innocent Emolo, membre du bureau politique. Ou encore à l'image d’Aboubacary Dosso, président du collectif des délégués, d'anciens délégués et de secrétaires de section du PDCI-RDA, qui réclament un plan B. D'ailleurs, il ne faut pas oublier le bloc de JeanLouis Billon, haut cadre du parti et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle. Pour les tenants de cette ligne, le PDCI-RDA peut renaître comme le sphinx, incarné en son temps par feu Henri Konan Bédié est toujours parvenu à maintenir le parti en vie, quel que soit le problème auquel il était confronté.

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Selon d’autres sources, des élus du vieux parti se mobilisent également. Ces derniers estiment que le PDCI-RDA ne peut se permettre de rester absent à l’élection présidentielle. Ils pensent déjà aux échéances législatives et locales. Une abstention lors de la présidentielle, selon eux, serait préjudiciable au parti. D’ailleurs, le groupe parlementaire du PDCI-RDA est aujourd’hui en proie à des dissensions. Des voix discordantes s’élèvent contre l’attitude de Simon Doho, président du groupe parlementaire, jugé trop radical. « Ces élus s’éloignent de plus en plus des activités du parti. Ils se disent qu’ils doivent leur élection à leur équation personnelle avant de mettre leur siège au profit du parti. Ces élus estiment qu’à moins de six mois des élections, il faut ouvrir le débat sur la participation du PDCI-RDA aux élections », rapportent nos sources.

 Le procès du 8 mai comme élément déclencheur...

Le procès dit de Valérie Yapo, membre du bureau politique du PDCIRDA, pourrait accélérer l'implosion du parti, si l’on y prend garde. L’issue de cette procédure est très attendue par les blocs opposés à Tidjane Thiam, qui espèrent en tirer profit pour réagir. Valérie Yapo soutient notamment que le président du parti n’a pas la légitimité pour en assurer la direction, en raison de sa nationalité française au moment de son élection. Un argument qu’elle a présenté devant le juge, qui devra trancher d’ici le 8 mai 2025, soit dans moins de 48 heures. Si la justice lui donne raison, Tidjane Thiam sera privé de toute légitimité pour parler au nom du PDCI-RDA, qui devra alors élire un nouveau président. « Quoi qu’il en soit, Thiam est radié de la liste électorale et ne pourra plus se porter candidat à la présidentielle d’octobre prochain.

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Par voie de conséquence, il y a de fortes chances qu’il soit évincé de la tête du parti. Si l’on arrive à cette éventualité, il nous faudra tirer toutes les conséquences de cette situation. Que la décision judiciaire lui soit favorable ou non, le parti doit impérativement prévoir un plan B », a indiqué un cadre du parti. Chez les thiamistes, il n’est pas question d’envisager une alternative. « Thiam est notre candidat. Il n’y a pas de plan B », affirment fermement ses supporters. Thiam, luimême, s’oppose à toute solution de remplacement à la tête du parti. La guerre des factions fait rage et les défections au sein du cercle proche du président du PDCI –RDA se multiplient, l'affaiblissant davantage, de jour en jour.

Yacouba DOUMBIA

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